Après nos quelques jours passés sur le lac Toba, au calme, à dévorer des cookies à la coco faits maison et à boire des milkshakes vanille-miel, nous décidons de rejoindre Berastagi, petite ville perchée à 1300m d’altitude et située à quelques heures de là. Une traversée en bateau et 3 mini-bus plus tard, nous voici arrivés dans cette petite ville animée par le réveil récent d’un des deux volcans situés à proximité…
En effet, les deux principaux points d’intérêts de la ville sont les volcans Sinabung et Sibayak. Depuis début juin le premier s’est gentillement réveillé et crache régulièrement des ENORMES nuages de cendres… Les villages situés tout près ont été évacués mais Berastagi, notre point de chute, reste pour le moment toujours habité, malgré les caprices imprévisibles du volcan.
Le ton est donné dès notre arrivée dans la ville. Une petite couche de cendres recouvre les voitures, les routes, etc. La ville est très poussièreuse. La grande majorité des locaux que nous croisons porte un masque pour limiter un minimum les dégats que peuvent causer la respiration de l’air. Nous ferons d’ailleurs l’achat d’un masque le soir-même…
Le lendemain, nous programmons l’ascension du mont Sibayak, qui lui aussi est actif mais dort gentillement depuis plus de cent ans, contrairement à son voisin. Le must est d’arriver au sommet pour admirer le lever du soleil. Ni une, ni deux, nous mettons nos réveils à 1h45 du matin et partons tous les 3, armés de nos frontales.
D’après ce qu’avait lu Renaud sur différents blogs et sur le Lonely Planet, il est possible de faire l’ascension du volcan sans guide; le chemin étant plutôt accessible et facile à trouver. Pas de stress donc pour nous les filles (Katia et moi), jusqu’à que nous indiquions à la propriétaire de la guesthouse que nous partirons demain matin à 2h pour être là-haut à temps pour admirer le lever du soleil. Elle essaya de nous décourager de le faire seul, nous montrant la liste des personnes mortes lors de son ascension…en majorité des étrangers. Elle finira par nous dire, après maintes recommandations que si à 17h00 nous n’étions pas de retour à la guesthouse, elle appelerait la police pour lancer les recherches. Réjouissant…
Finalement, après 3h30 de marche dans le noir, nous arrivons sans trop de difficulté en haut du volcan situé à 2100m d’altitude. Grâce à notre super application Maps.me téléchargée sur le téléphone et utilisable hors ligne, nous avons pu suivre notre parcours et vérifier en temps réel que nous étions sur le bon chemin. Là-haut, le vent est glacial ! Nous essayons de nous mettre un peu à l’abri en attendant le lever du soleil. Vers 6h, le ciel commence à s’éclairer… la vue est magique ! Nous découvrons ce que nous avons grimpé, surtout les derniers mètres où nous avions plus l’impression d’escalader que de marcher ! Nous voyons également au loin le volcan Sinabung et le nuage de fumée le surplombant. Après quelques photos, un bon petit-déjeuner pain de mie/kaya (le kaya est une sorte de crème de coco), nous commençons notre descente afin de fuir ce vent qui nous glace littéralement le corps. Sur le chemin du retour, nous découvrons également les trous fumants qui faisaient tant de bruit (tel des geysers) lors de notre ascension mais que nous ne voyions pas. De sympatiques odeurs de souffre se dégagent des fumerolles… hummmmm.
En arrivant au sommet
Lever du soleil le sommet du volcan Sibayak
Le volcan Sinabung depuis le volcan Sibayak
Une fois redescendus et juste avant de rentrer dans la ville pour rejoindre notre guesthouse, nous apercevons un bel hôtel, tout beau, tout neuf. Il en faut peu pour nous rendre heureux et décidons de fêter notre ascension en nous arrêtant boire un verre dans le restaurant de l’hôtel. Le restaurant est vide… En même temps vu le nombre de touristes dans la ville et vu la taille du complexe…je crois qu’ils ne sont pas prêts de faire le plein! Nous nous asseyons pour commander (finalement la carte nous inspire et nous prendrons même notre repas ici!) et lors d’un détour Katia repère une immmmmense piscine! Décision prise à l’unanimité en 2 secondes chrono, nous passerons l’après-midi ici, au bord de la piscine, à siroter un pineapple juice ! Mais ça…c’était avant. Avant que le volcan Sinabung ne fasse des siennes et ne crache un énorme nuage de cendres ! En quelques minutes, la ville devient grise et poussièreuse ! Impossible pour nous de sortir du restaurant. Le personnel ferme les portes et met leur masque. Nous voilà coincés ici le temps que les cendres redescendent. Vers 14h, nous rejoignons aux pas de course notre guesthouse (notre après-midi piscine s’envolant avec les cendres…). En arrivant, nous filons directement avec Katia prévenir la propriétaire de la guesthouse de notre retour. Elle répondra un simple « thank you my god » en levant les mains au ciel.
Le nuage de cendres sur la ville
Compte tenu de l’air ambiant, nous programmons de quitter la ville dès le lendemain. Les nuages de cendres compromettant nos plans… Une nouvelle éruption a lieu le lendemain alors que nous nous apprêtons à quitter la guesthouse. Il était vraiment temps de partir…
Les astuces de M & R
- pour rejoindre Berastagi depuis le lac Toba : un long trajet en perspective… il nous aura fallu pas moins de 5 transports différents :
- prendre un ferry de l’île de Samosir pour le village de Parapat. Le ferry passe toutes les heures et coûte, comme à l’aller 15 000 Rp par personne.
- prendre un opelet de la jetée en lui indiquant que vous vous rendez à Berastagi. La station de bus est située à un peu plus de 2km et l’opelet coûte 4 000 Rp.
- prendre le bus à destination de Medan, tout en précisant que vous vous arrêtez à Siantar pour aller à Berastagi. Nous avons payé 15 000 par personne pour 1h30 de trajet environ. Le chauffeur nous a déposé juste à côté de l’endroit d’où les mini-vans partaient pour notre destination,
- prendre un minivan à destination de Kabanjahe (minivan noir et jaune mais ne vous inquiétez on vous aura repéré avant que vous ne les voyez!). Le trajet dure environ 2h30 et nous avons payé 28 000 Rp par personne. Attention, le minivan n’est pas vraiment tout confort. Nous étions 21 dedans alors qu’il est prévu pour 15 personnes !
- prendre un opelet de Kabanjahe pour Berastagi : le trajet est vraiment court (moins de 30 minutes) et nous avons payé 5 000 Rp par personne.
- soit au total environ 5h30 de trajet pour un coût de 67 000 Rp par personne depuis Tuk-Tuk sur l’île de Samosir
- pour se loger à Berastagi : nous étions rentré en contact avec Nachelle Homestay mais finalement les propriétaires ont choisi de se rendre à Medan le jour de notre arrivée… Nous avons donc séjourné au Wisma Sibayak Hotel où nous avons payé 150 000 Rp pour une chambre de trois personnes. L’hôtel n’est pas vraiment tout récent mais Berastagi ne regorge pas de superbes hôtels…
- pour faire l’ascension du volcan Sibayak : nous estimons qu’il est tout à fait possible de faire l’ascension en groupe sans guide A CONDITION d’avoir une application GPS avec vous, comme MAPS.ME par exemple. Le chemin est facilement repérable en prenant la voie « facile ». Vous trouverez sur internet et sur les guides de voyage des indications précisant qu’à la fin de la route goudronnée le chemin est difficilement visible. C’est tout à fait faux, il y a de nombreuses échoppes et nous avons vu au moins deux panneaux qui indiquaient le sommet. La carte ci-dessous vous aidera sûrement. Attention toutefois en fonction des conditions climatiques, l’ascension pourrait être difficile, surtout la fin. Soyez très prudents pour cette ascension!
Où se trouve Berastagi ?
[…] d’ailleurs) ses alentours d’épais nuages de cendres (pour relire notre article, c’est par ici). Après quelques heures de transport, dont la première partie se fera nos masques sur les […]
Un peu flippant tout ça! pas sûr que j’y sois allé en sachant que le volcan était aussi actif!
Oui nous avions aussi croisé d’autres touristes qui voulaient éviter la ville. Pour nous, au contraire, ça donnait encore plus envie. Peut-être qu’on ne vivra plus jamais un moment comme ça dans notre vie, l’éruption d’un volcan même sans lave, c’est grandiose 🙂
super blog ! je pars demain pour Berastagi et je suis super motivée 🙂
merci pour vos infos
Pauline
Merci Pauline ! Profites-en bien quand tu seras en haut du volcan ! Et couvre toi bien car là-haut… ça caille ! Quel est ton programme sur Sumatra ? De notre coté, nous quittons l’ile lundi 🙁
Non seulement l’aventure est belle, mais la narration nous tient en haleine, c’est le cas de le dire dans ce nuage de poussières.
Bonne continuation
Merci pour votre fidélité tous les deux ! gros gros bisous