Avant de poursuivre notre route vers le Nord du Nicaragua, nous rebroussons un peu chemin afin de rejoindre la Isla de Ometepe (ou l’île d’Ometepe) située près de la frontière avec le Costa Rica.
A notre arrivée au Nicaragua, souvenez-vous, nous avons fait le choix de nous rendre directement à Granada afin de résoudre nos problèmes de téléphones portables (le tactile ne fonctionnant presque plus et l’impossibilité de le recharger) et avons donc fait l’impasse temporaire sur cette île située sur le lac Nicaragua.
Dans la matinée, nous nous dirigeons vers la station de bus de Granada pour rejoindre Rivas (la ville où nous nous étions déjà arrêtés en venant du Costa Rica). Nous avons de la chance car le bus part à 9h30 et nous arrivons tranquillement à 9h. Nous rencontrons alors Bernadette et Jean-Marc, deux jeunes retraités du Territoire de Belfort en vacances pour un mois au Nicaragua. Chapeau à eux 2, ils voyagent avec leurs valises, en transport en commun, en profitant pleinement de chacune de leurs étapes, en ne faisant presqu’aucune réservation d’hôtels, en louant des scooters, vélos,… Bref, ils nous ont vraiment impressionnés ! Nous passons donc le trajet jusque Rivas à discuter tous les 4, de notre tour du monde, de leurs différents voyages, de la France,…
Arrivés à Rivas, des chauffeurs de taxi nous sautent dessus afin de nous conduire vers San Jorge (la ville d’où partent les bateaux pour la Isla de Ometepe). Notre Lonely Planet précisait que les bus partaient très souvent de la station routière. Nous refusons donc poliement puis demandons où prendre le bus. Les premières personnes nous répondent qu’il n’y a pas de bus d’ici. Profitant du fait que les chauffeurs de taxi soient avec le groupe (2 autres touristes se sont greffés à nous 4), je fais le tour de la station de bus pour essayer de demander où est le bus. Toutes les personnes me répondent qu’il n’y a pas de bus… Il faut donc négocier avec les chauffeurs de taxis et nous obtenons très rapidement une course à 25 Cordobas par personne. En 15 minutes environ nous sommes déposés à l’embarcadère de San Jorge où nous cherchons les horaires des bateaux. Bernadette et Jean-Marc prennent le ferry de 12h alors que nous patientons 12h30 pour prendre la lancha (un petit bateau plus rustique et donc moins cher) tout en mangeant un petit bout au boui-boui du coin. Notre bateau part à l’heure et dès les premières vagues nous devons nous agripper pour ne pas tomber du banc! Pour les personnes sujettes au mal de mer, nous vous déconseillons la lancha pour rejoindre la Isla de Ometepe; jouez la sécurité en prenant le ferry. La pluie s’invite à notre traversée et l’équipage a tout juste le temps de couvrir les bagages entassés sur le pont. Une fois à Moyogalpa (la principale ville de la Isla de Ometepe), nous prenons un bus et nous arrêtons dans le village d’Esquipulas, à quelques kilomètres de là, pour séjourner à la Finca Samaria (une chambre d’hôtes visiblement assez bien notée sur internet). Déception en arrivant, les chambres sont vraiment sommaires et pas très propres, pas de plage sur le lac, bref contrairement aux avis trouvés sur internet, ce n’est pas tout à fait le paradis!
Le lendemain matin, nous enfourchons deux vélos et partons sur la route de l’île en direction de Ojo de Agua. Il s’agit d’un bassin alimenté par de nombreuses sources souterraines. La température de l’eau est assez fraîche mais cela nous permet de récupérer des 19km de route pour atteindre l’endroit, dont sûrement plus de la moitié en montée bien raide! Nous repartons du site un peu après midi et nous arrêtons sur le bord de la route pour déjeuner. On est samedi et l’île semble fonctionner au repos, il n’y a pas grand chose d’ouvert et peu de circulation. Sur le chemin retour, nous nous arrêtons à Charco Verde, une réserve naturelle au sein de laquelle se trouve une lagune verte, le tout avec quelques superbes points de vue sur le lac Nicaragua et les deux volcans de l’île, le volcan Concepcion et le volcan Maderas. De retour en fin de journée, nous constatons que les nicaraguayens vont en nombre à la messe mais joue aussi beaucoup au football.
Ojo de Agua
le volcan Maderas depuis la route
vue sur les deux volcans Maderas et Concepcion depuis Charco Verde
le volcan Concepcion depuis la réserve de Charco Verde
Le jour suivant, le dimanche, nous décidons de rejoindre Altagracia pour planifier l’ascension du volcan Maderas. Nous prenons le soin de demander les horaires des bus à la propriétaire de notre hébergement. Le bus passe à 9h00. Une fois prêts (vers 8h35), nous partons et prenons la direction de la route principale pour attraper le bus au vol. Ici au Nicaragua, tout le monde attend le long de la route et hêle le bus quand il arrive. A quelques dizaines de mètres de nous, nous voyons malheureusement un bus passer. Impuissant, nous rejoignons la route et nous rendons compte qu’à moins d’une minute, nous l’aurions eu… Nous marchons jusqu’au vrai prochain arrêt abrité car la pluie menace. En effet, quelques minutes plus tard, une averse tombe. Le temps passe et nous attendons toujours le bus. Aujourd’hui dimanche la fréquence de passage est plus faible. Nous ne voyons presque pas de voiture pour tenter le stop. Après avoir croisé Bernadette et Jean-Marc sur un scooter, nous voyons arriver une voiture et Marion réussit à nous faire emmener jusque Altagracia où nous arrivons un peu après 11h, soit après environ 2h d’attente du bus… Nous trouvons rapidement un hôtel et discutons avec un des employés pour l’ascension du volcan. Entre un skype avec la France et les négociations de prix, nous acceptons sa dernière proposition et réservons donc l’ascension pour le lendemain matin. Départ prévu de l’hôtel à 4h20 pour l’ascension du volcan Maderas culminant à 1 394m. Le petit problème est que dimanche tout est fermé et nous devons pourtant nous acheter nos provisions pour le petit-déjeuner et le déjeuner du lendemain… Nous trouvons une mamie qui vend quelques pains, des oranges, deux bouteilles d’eau supplémentaires et un paquet de gateaux.
Petits étals du marché d’Altagracia
Ce matin, réveil à 4h du matin. Nous enfilons nos baskets, finissons nos sacs puis retrouvons notre guide, Emir, devant l’hôtel. Il ne parle pas un mot d’anglais (nous le savions lors de la réservation) et a seulement une bouteille d’eau dans son sac à dos. Nous prenons ensemble le premier bus de la journée pour rejoindre Balgüe, village de départ de notre ascension. Alors qu’il n’est que 4h30, le bus est vite rempli, notamment avec de jeunes enfants! Il est 5h20 lorsque nous commençons l’ascension à Balgüe. Finalement, nous sommes accompagnés par deux locaux dont nous ne saurons pas pourquoi ils sont montés avec nous ?! Le chemin est large jusque la Finca Magdalena, vrai point de départ de l’ascension. L’endroit est situé à 100m d’altitude, le calcul nous donne rapidement 1 294m de dénivelé positif à gravir en quelques heures. A partir de cet endroit le chemin se retrécit et devient de plus en plus boueux. L’ascension se fait à travers la forêt dans un chemin vraiment raide et dans une bruine épaisse. Nous sommes trempés de sueur et d’humidité. Nous faisons tout de même quelques arrêts pour nous hydrater et manger une orange ou un morceau de pain. Tout le monde est à deux doigts de chuter (l’un des deux locaux fera même une belle chute lors du premier arrêt) tellement le sol est glissant! Après plusieurs heures de marche, nous arrivons au sommet du volcan et notre guide nous précise que le lac se trouvant au sein du cratère n’est plus qu’à une vingtaine de minutes de marche. Le chemin redescend et il y a même des cordes pour s’aider tellement le chemin est raide et glissant. C’est une vraie patinoire mais nous arrivons entier sur place. Le cratère est totalement dans le brouillard et nous apercevons tout juste un bout du lac à quelques mètres. Nous sommes toutefois contents d’être arrivés en haut. L’ascension du volcan Maderas nous aura pris 4h depuis Balgüe. Nous faisons une pause casse-croûte près du lac. A deux reprises, la brume se dissipe rapidement pour nous laisser entrevoir le cratère et le lac puis retombe aussitôt. Après 45 minutes de pause, nous reprenons le chemin de la descente. Nous confirmons à notre guide que nous voulons prendre un autre chemin, plus long de quelques kilomètres mais offrant une superbe vue sur le volcan Concepcion et le lac Nicaragua. Nous croisons 4 groupes lors de la descente alors que nous n’avions vu personne lors de notre ascension. Cette partie n’est pas tellement plus facile que la montée. La pluie et l’humidité ambiante rendent le chemin très glissant. A chaque pas, il faut faire attention de ne pas glisser. La descente sollicite aussi énormément les jambes. Nous arrivons à un premier point de vue. Finalement le volcan Concepcion est caché par la végétation. Notre guide nous indique qu’un autre point de vue plus bas est totalement dégagé. Nous arrivons en effet au second mirador d’où nous pouvons profiter de la vue sur le volcan Concepcion totalement dégagée (première fois pour nous en 3 jours!) et du lac Nicaragua. Nous ne sommes toutefois pas encore arrivés au bout car il nous reste environ une heure pour rejoindre Santa Cruz et ainsi pouvoir récupérer le bus pour Altagracia. Nous accélérons le rythme sur la fin car notre guide nous précise qu’il y a un bus à 14h. Finalement nous arrivons un peu avant sur place. 14h, aucun bus à l’horizon. Il semblerait qu’il soit passé à 13h30. Le suivant passe finalement à 14h45 et nous pouvons enfin rejoindre notre chambre d’hôtel totalement épuisés.
Quelque peu en sueur…
Vue sur le cratère au sommet du volcan Maderas!
le volcan Concepcion, l’île d’Ometepe et le lac Nicaragua
La journée n’est cependant pas finie car il faut maintenant laver les affaires couvertes de boue (des chaussures au t-shirt, tout est sale!) et prendre une bonne douche. Nous allons manger de bonne heure car n’avons pas mangé un vrai repas de la journée puis, de retour à l’hôtel, nous croisons Bernadette et Jean-Marc qui nous offrent un verre. Nous partageons un nouveau chouette moment avec eux autour de nos anecdotes de voyages, de nos vies en France,…, ce qui nous fait oublier notre fatigue.
Nous nous endormons tout de même bien rapidement, fatigués mais heureux d’avoir gravi ce volcan.
Les astuces de M & R
- logement sur l’île d’Ometepe : nous avons logé dans un premier temps à la Finca Samaria dans le village d’Esquipulas où nous avons payé 410 C$ la nuit. Il est possible de manger sur place également (il n’y a de toute façon pas d’autre endroit pour manger le soir). Le prix est très cher pour la qualité de la prestation… Nous avons ensuite logé au Castillo Hotel à Altagracia où nous avons payé respectivement 408 et 400 C$ la nuit (allez savoir pourquoi?!). L’hôtel est correct et bien placé, avec WIFI disponible.
- bus de Granada à Rivas : nous avons pris le bus de 9h30 pour un prix de 31 C$. Nous n’avons pas les horaires des autres départs mais méfiez-vous des horaires annoncés, ils ne sont pas toujours respectés au Nicaragua.
- transport de Rivas à San Jorge : nous avons prix un taxi que nous avons payé 25 C$ par personne. Le bus qui fait le trajet entre Rivas et San Jorge ne passe pas à la gare routière près du marché central. Il vaut mieux le prendre au rond-point situé sur la Panaméricaine.
- bateau de San Jorge à Moyogalpa : nous voulions nous rendre sur la Isla de Ometepe en bateau depuis Granada. Toutefois le niveau du lac est trop bas et ne permet plus le passage du ferry. La seule solution pour se rendre sur l’île est de passer par San Jorge. Il y a des ferrys et lanchas assez régulièrement pour rejoindre Moyogalpa, un peu moins souvent pour rejoindre San José del Sur. Le prix du ferry est de 50 C$ par personne et la lancha de 35 C$. Le trajet dure environ 1h que ce soit avec le ferry ou la lancha. Nous avons pris la lancha à 12h30 et le ferry d’avant était à 12h00.
- pour faire l’ascension du volcan Maderas : depuis que des touristes se sont perdus dans l’ascension du volcan, il est à priori interdit de la faire sans guide. La personne de notre hôtel nous a parlé d’une caution de 300 USD par personne si l’on voulait grimper seul, ce qui couvre les éventuels frais de recherche. Difficile de savoir le vrai du faux mais en tout cas la fin de la descente (ou le début de l’ascension si vous commencez par Santa Cruz) est assez difficile. Il y a beaucoup de chemins qui se croisent et il est possible de se perdre (l’un des locaux qui était avec nous s’est d’ailleurs perdu en voulant aller plus vite que nous, il a dû appeler le guide pour retrouver son chemin et nous rejoindre). Nous avons payé notre guide 280 C$ par personne, ce qui est relativement correct contrairement aux prix pratiqués dans d’autres pays. Nous avons payé en supplément à notre guide 50 C$ par personne pour l’entrée au volcan (pas sûr toutefois qu’il l’ait réellement payée…).
Où se trouve la Isla de Ometepe ?
Je pense que si j’avais été la, on aurait fait qq » tu as chaud Marion ? » 😉
En tous cas, chapeau pour l’effort physique… J’imagine que Ca a du être super penible avec la boue et le sol glissant ! Surtout pour arriver sur le nuage :/ mais bon, point positif : c’est super pour les cuisses ( à prononcer couisses) en béton !! 😉 Bisouxx a vous 2
Je vois pas de quoi tu parles avec le « Tu as chaud Marion? »! Lol!!!!!!
Oh oui avec toutes ces ascensions et ces randonnées, j’ai les couisses en béton !
Waouh! bravo à vous deux! ça n’a pas l’air facile avec l’humidité et la chaleur! Sympa cette rencontre! j’espère que j’aurais une telle forme une fois à la retraite! 🙂
Oui une super rencontre en effet!
Pour le volcan, c’était sûrement le plus dur que l’on ait fait pour le moment