Marion et Renaud autour du monde

Après quelques jours de repos en bord de mer à Las Peñitas et avant de rejoindre le Honduras, nous décidons de prendre la direction du Centre-Nord du pays, avec un premier stop à Matagalpa.

Matagalpa est la première région productrice de café au Nicaragua mais est aussi un vrai réservoir alimentaire car on y produit du cacao, des légumes et des fruits en quantité.
Après un premier bus entre Las Peñitas et Leon puis un collectivo pour rejoindre la seconde gare de bus de Leon, nous partons en direction de Matagalpa. Nous avons même le luxe d’avoir un ticket et une place numérotée ! Incroyable dans ce pays où nous voyageons dans des « chicken bus« , ces anciens bus scolaires américains qui servent de transport public au Nicaragua. Hormis le moment où nous avons perdu une pièce métallique du bus qui a semblé heurter une voiture venue en sens inverse, le trajet se déroule sans encombre et nous arrivons sur place, en moins de 4h, un peu après 10h. Nous avions reperé un hôtel qui s’avère être de l’autre côté de la ville. Nous partons donc à pieds dans sa direction. Une fois sur place, le prix est plus élevé que prévu et la chambre vraiment pas terrible. Nous décidons donc de chercher autre chose. Nous faisons 3 autres endroits où le prix est à chaque fois bien trop élevé pour notre portefeuille. Ce n’est pas la première fois que nous rencontrons des difficultés à trouver un logement dans notre budget en Amérique Centrale… Au bout d’une petite heure de recherche, nous posons donc nos sacs dans un café et je pars faire la tournée des autres hôtels de la ville. Il n’y a vraiment rien dans notre budget et se sera finalement le dernier hôtel que je ferai, devant lequel nous étions passés en marchant depuis la gare de bus, qui fera l’affaire. 2h après être arrivés en bus, nous pouvons enfin poser nos sacs dans notre chambre !

Après un déjeuner pris dans un restaurant où se déroule pendant notre repas un meeting d »on-ne-sait-pas-quelle-association« , nous nous rendons à l’office du tourisme de la ville afin d’obtenir des informations sur les plantations de café des environs. Nous sommes accueillis par une personne qui parle anglais (fait rare!) et qui a un oncle qui habite à Vaulx-en-Velin, près de Lyon pour ceux qui ne connaissent pas, (fait encore plus rare!). Elle nous donne plein de conseils et nous décidons pour l’après-midi de rejoindre l’immense croix dominant la ville afin d’avoir un panorama. Je chausse pour la première fois mes chaussures réparées, le travail est parfait, et nous partons pour 2 petites heures de balade. Ca, c’est ce que nous pensions d’après les informations de l’office du tourisme. Pour sortir de la ville, la route monte très raide (même les voitures ont du mal) puis nous arrivons au début du chemin pour accéder au point de vue. Un gardien vient, en plus de nous réclamer les frais d’entrée, nous expliquer la randonnée. Alors que nous avons déjà mis plus de 30 minutes pour y arriver, la boucle pour accéder à la croix et revenir semble prendre 3h. Nous n’avons qu’un litre d’eau et quelques gâteaux et voyons que le chemin va monter fortement. Mais nous y allons…Nous passons tout d’abord à une petite cascade puis à un magnifique point de vue sur la ville et les montagnes environnantes. Le chemin n’a pas cessé de monter pendant plus d’1h mais la vue en valait vraiment le coup. Nous faisons une petite pause goûter bien méritée et continuons la montée quelques minutes pour nous retrouver au pied de l’immense croix dominant la ville. La descente, bien que difficile car très pentue, se fera bien plus rapidement et nous rejoignons Matagalpa environ 3h après être partis.

L’immense croix au sommet de la colline

la vue sur Matagalpa

A la découverte du café

Le lendemain matin, nous nous rendons à la gare des bus du Nord de Matagalpa (Cotran Norte) afin de rejoindre San Ramon, un petit village central pour visiter l’une des communautés cultivant le café. Sur place, nous allons voir l’UCA San Ramon, une coopérative qui gère les différentes communautés et réservons la visite d’une plantation de café et d’une ancienne mine d’or à La Reina. Nous partons à pieds en direction de la communauté située à quelques kilomètres et devrions voir venir à notre rencontre Andrès, notre guide. Le temps passe et personne à l’horizon. Nous aidons une petite fille, qui accompagne sa maman, à porter son sac relativement lourd pour son âge. Arrivés à La Reina, personne n’est là, nous demandons donc aux villageois où nous pouvons trouver Andrès. A l’entrée de la communauté, une femme nous accueille et nous fait patienter quelques minutes. Nous faisons la rencontre de Moïses, le « frère » d’Andrès. [Petit aparte pour vous préciser que depuis le début du tour du monde, nous nous sommes rendus compte que les guides avaient toujours des tonnes de frères et que, comme par hasard, nous avons souvent à faire à l’un des frères mais jamais au guide lui-même !] Bref, nous partons avec Moïses visiter les plantations de café de la communauté et l’ancienne mine d’or. Pour cette dernière, nous ne sommes pas certains car la femme qui vient de nous accueillir nous a précisé (mais nous n’avons peut-être pas bien compris) qu’il faudrait peut-être nager pour accéder à la mine ! Après avoir appris que différents projets ont permis de construire une seconde école et d’apporter l’électricité depuis 6 ans seulement à la communauté, nous découvrons de loin nos premières plantations de café. Rapidement nous quittons le chemin principal et nous trouvons au coeur de plantations. Les grains ne sont pas encore suffisamment mûrs pour être récoltés mais notre guide nous explique le procédé. Un peu plus loin quelques grains sont rouges et nous pouvons également voir l’intérieur du fruit qui contient le grain de café. La récolte dans cette communauté se fait intégralement à la main entre novembre et février. La récolte est majoritairement destinée à l’exportation vers les Etats-Unis par l’intermédiaire de l’UCA San Ramon.

les caféiers de La Reina

Nous faisons un détour par la maison de notre guide afin qu’il récupère une lampe torche et les clés de l’ancienne mine d’or. Ce dernier semble nous confirmer qu’il faut marcher dans l’eau (peut-être jusqu’à la taille ou la poitrine) pour accéder à la mine. Nous lui répondons que nous verrons sur place (car ce n’est pas vraiment ce qui est indiqué dans notre guide…). Arrivés à l’entrée de la mine, nous constatons qu’un ruisseau en sort et que le plafond n’est vraiment pas haut. Sans habit adéquat, il est impossible de rentrer dans cette mine abandonnée. Cette dernière, assez petite, n’intéresse visiblement aucun investisseur et les villageois n’ont pas les outils suffisants pour l’exploitation. Elle a été ouverte de 1932 à 1972 mais reste aujourd’hui à l’arrêt, probablement définitivement.

A défaut de voir la mine, nous aurons vu un paresseux avec son bébé en activité !

Nous terminons sur ce petit échec notre visite de la communauté de La Reyna et reprenons le chemin de San Ramon pour prendre notre bus pour Matagalpa. Nous profitons de l’après-midi sur place pour mettre à jour le blog, trier les photos et préparer la suite de notre séjour en Amérique Centrale. Nous restons finalement une journée de plus à Matagalpa car nous avons appris que la feria du café, des pâtisseries et du pain traditionnel se tenait le samedi. Et nous ne voulons pas rater ça !

Une fête locale, c’est toujours un grand moment

Pas de réveil ce matin et donc grasse mat’ en perspective. Bon pour nous les grasses matinées se soldent souvent vers 8h donc pas d’excès tout de même. Après que Marion ait été chercher le petit-déjeuner puis fait quelques Skype, nous partons faire un tour sur les stands de la feria. L’animation n’est pas exceptionnelle et il y a de nombreux stands vides. Nous nous demandons si nous avons bien fait de rester une journée de plus… Nous décidons de rentrer un peu à l’hôtel pour tenter notre chance dans l’après-midi.

Vers 14h30, nous découvrons qu’il y a effectivement plus d’activités. Sur la scène principale se succèdent des groupes de musique et des danses traditionnelles. Nous profitons de la feria pour déguster un excellent plat local en compagnie d’une habitante parlant relativement bien le français. Cette dernière nous apprend qu’à 18h sera élue la Reine de la Feria, parmi les candidates des différentes municipalités de la région de Matagalpa. Le rendez-vous est noté et après avoir assisté à quelques danses d’enfants, nous partons vers le Parque Morazan et la cathédrale de Matagalpa faire quelques photographies. Les parcs d’Amérique Centrale sont les principaux lieux de vie des villes. Il s’agit de places situés autour d’une église ou cathédrale. Les gens s’y retrouvent afin de discuter, de laisser leurs enfants s’amuser ou déguster une glace. Ne voulant pas manquer l’élection de la Reine de la Feria, nous sommes donc bien à l’heure sur place. Il y a encore un peu plus de monde que dans l’après-midi et finalement il est annoncé que le concours ne commencera qu’à 19h… Cela valait le coup d’attendre car nous avons même le droit à un vrai feu d’artifice pour l’ouverture du concours. Au programme, plusieurs défilés des prétendantes, présentation de leur municipalité, danses, … bref le spectacle s’éternise un peu et, alors que la soirée est déjà bien avancée, nous décidons de ne pas attendre les résultats de l’élection.

Finalement, nous ne regrettons pas d’avoir prolongé notre séjour d’une journée à Matagalpa. Cette feria nous a démontré une fois de plus que les fêtes locales sont vraiment des moments à ne pas rater !

La cathédrale de Matagalpa

la statue de Carlos Fonseca, héros national et comandant de la révolution sandiste

Les astuces de M & R

• bus de Las Peñitas à Matagalpa : aucun bus direct, il est nécessaire de repasser par Leon
  • bus de Las Peñitas à Leon : nous avons pris le bus de 6h. Il y en a toutes les 40 minutes pendant la journée. Le trajet dure environ 30 minutes pour un prix de 13 C$ par personne.
  • collectivo entre les deux terminaux de bus de Leon : le collectivo est souvent plein à craquer. Le trajet a duré environ 20 minutes pour un coût de 4 C$ par personne. Il se prend à la descente du bus en provenance de Las Peñitas
  • bus de Leon à Matagalpa : nous avons eu du mal à trouver des informations fiables sur les trajets directs. Notre bus est parti à 7h25 bien qu’il était écrit devant le bus un horaire à 7h30 et un autre à 16h00. Le trajet a duré environ 2h30 pour un prix de 76 C$ par personne.
• logement à Matagalpa : nous avons logé à l’Hotel Central, sur la rue menant du Parque Dario au Parque Morazan. Nous avons négocié la chambre à 430 C$ par nuit avec salle de bains et eau chaude. L’accueil varie mais en tout cas notre chambre était propre et au calme.
• visite des plantations de cafés : nous sommes passés par la UCA San Ramon pour organiser cette visite mais il est aussi possible de vous rendre directement dans l’une des communautés. Si toutefois vous souhaitez passer une nuit sur place ou même prendre un repas, il est conseillé de téléphoner avant. Nous avons payé 276,50 C$ par personne (10 USD) en passant par la UCA San Ramon. Notre guide nous a précisé que la UCA prenait 20% de commissions pour l’organisation. Si vous vous rendez directement dans la communauté, vous ne paierez pas moins cher mais l’intégralité sera reversée à la communauté. A titre d’information, le forfait d’une nuit avec le petit-déjeuner, le déjeuner, le dîner, l’entrée à la communauté et un guide est facturée 37 USD par personne. Si vous êtes intéressés et que vous voulez contacter la communauté de La Reina, vous pouvez les joindre au (0055)83518376 (Moises Lopez).
• bus de Matagalpa à San Ramon : les bus partent du terminal Cotran Norte, accessible facilement à pieds depuis le centre-ville. Le trajet dure environ 30 minutes pour un prix de 9 C$ par personne.
• pour accéder au mirador de la Croix : il faut prendre la Calle Central en direction du Sud et toujours continuer à monter. Vous arriverez dans un premier temps à une route en terre puis vous verrez un panneau indiquant la balade sur votre gauche. Le droit d’accès est de 30 C$ par personne et il faut compter au moins 2h pour faire la randonnée depuis le panneau.

Où se trouve Matagalpa ?